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Heavy Metal Is The Law
24 février 2012

SABATON - The Art Of War (2008)

sabaton-1SABATON "The Art Of War" (2008)
Style : Heavy Metal Belliqueux
Nationalité : Suède

Y'a des albums, on sait pas trop pourquoi, mais ils marquent. C'est généralement des albums qu'on aime bien mais pas toujours, séksépa aussi simple hola non ma bonne dame. Suffit d'envoyer le frisbee dans le lecteur et bam, c'est toujours la même chose. La nostalgie vous envahit, l’œil se mouille et le décor alentour prend soudainement les jolies teintes fanées d'un passé que l'on croyait oublié, quand on connaissait pas encore grand chose au évi métale et que chaque nouvel album était comme une marche de plus vers la connaissance. Dès que je m'envoie "Spiritual Healing" dans les feuilles, elles tombent. Bah oui, c'était l'automne quand mon voisin m'a prêté cette cassette, dont la bande a depuis comme magnétisé mes souvenirs. Tout revient à l'esprit : l'achat, la découverte d'un nouveau style, le parcours des paroles, les premiers émois sur des morceaux qui resteront gravés à jamais... Encore aujourd'hui, il me suffit d'écouter les "Keeper...", "Peace Sells...", "Use..." ou "Among..." pour être automatiquement renvoyé à l'arrière d'une ZX familiale avec mes boutons sur la gueule et mes cheveux dans les yeux.

Bref, j'vais pas vous raconter ma vie, y'a des albums qui marquent et "The Art Of War" est de ceux là. Jouissant d'une excellente réputation chez la presse spécialisée comme chez mes voisins chéris, revenus enchantés du Sonisphère en jurant à qui veut l'entendre qu'en live, SABATON ça bastonne (*), ce quatrième album ne déroge pas aux règles que se sont fixées les suédois. Au programme : défoncer la gueule du public en le gavant ras la tronche de refrains entêtants. SABATON le fier, comme MANOWAR le déchu en son temps, fait pour cela appel aux instincts les plus primaires du Metalhead. Les outils sont simples, bruts, évidents. Un son pachydermique (les studios Abyss ont une fois de plus fait des merveilles), des mélodies instantanément mémorisables, un sens du refrain admirable, le groupe durcit toujours plus le discours et continue inexorablement sa marche... Impossible de résister à ces hymnes martiaux qui vous embrasent le cœur !

Parfait pour squatter ta teuté, l'album tape dans le mille quasiment à chaque fois, et trois minutes d'écoute suffiront à vous assurer sans efforts trois mois de marche au pas de l'oie, fier comme un paon et le menton au dessus du front. L'image de la marche militaire n'est pas anodine ici et les plus malins l'auront un peu senti venir grâce au nom de l'album, les scandinaves ont fait de leur spécialité le devoir de mémoire pour les 8/10 ans en honorant, avec toute la grâce d'une enclume, les soldats tombés aux quatre coins du monde ("Always remember... all fallen soldiers..."). Niveau finesse, faut pas demander à un char d'assaut de faire un créneau et le groupe n'est pas là pour faire dans la dentelle d'Alençon (**), c'est le moins que l'on puisse dire. Riffs musclés certes mais minimalistes, les trames mélodiques dessinées à l'emporte-pièce sont milles fois vues et revues... Et bordel, ça marche quand même. Du moins pendant la triptyque parfaite "Ghost Division" – "The Art Of War" – "40:1", le poing se serre, le poil se hérisse et avec peau de zob, l'auditeur rend si vite les armes que s'en est limite décevant. Même handicapé par des claviers qui feraient passer les pouets pouets Bontempi de FREEDOM CALL pour un orchestre philarmonique (***), le rendu final ne semble pas être affecté. Seule une voix féminine parfaitement chiante et aux effets sonores inintéressants viendra régulièrement tester votre patience (dès "The Nature Of Warfare" on en a ras le cul) et viendra malheureusement casser constamment le rythme.

L'album semblant à première vue trop homogène s'avère au fil des écoutes plus aventureux qu'il n'y paraît. Premier morceau ne répondant pas à la règle couplet/refrain, "Unbreakable", avec son riff à la "Fade To Black" et son chouette solo semble dans un premier temps plus faible que les autres. Moins entrainante tout en restant très simple (****), sa construction linéaire montre un groupe cherchant à expérimenter (frileusement) et à aller un peu plus loin que les thèmes archaïques qui ont fait son nom. Sauf que pas de bol, ça accroche tout de suite moins. Même constat pour "Cliffs Of Gallipoli" : le ton reste le même, on change un peu la forme histoire de voir ce que ça donne et résultat on se retrouve avec une vague copie ratée du "Gutter Ballet" de SAVATAGE, d'autant plus banale que l'album avait commencé très fort. Heureusement, le creux de la vague passé, on revient vite à du solide avec du poil autour et "Talvisota", avec son riff qui déchire déboule sans crier gare suivi de près par la bombe "Panzerkampf", une des grosses boucheries du disque. Plus tard "The Price Of A Mile" finira de gentiment vous achever.

Sauf qu'il faut pas se foutre de notre gueule. Des claviers tous pourris, des paroles débiles, 3-4 accords vite faits, on aimerait gueuler, dire qu'on est pas né du dernier METALLICA et que nous on nous la fait pas. Alors Jamy, pourquoi ça marche ? Et bien Fred, deux éléments indissociables de la musique de SABATON rentrent en compte. Tout d'abord, l'interprétation de Joakim Bróden est un gros point fort. Ses talents incontestables de frontman et sa voix puissante aux légers accents slaves font des miracles ("Panzerkampf"). Son interprétation sans faille est juste admirable. Enfin, on aurait tort de réduire les morceaux du groupe à la recette couplet/refrain. Les gars, vous oubliez le pré-chorus ! Bah ouais, ça paraît con, ça n'a l'air de rien mais comme pour IRON MAIDEN jadis, savoir amener un refrain qui ne va pas tomber direct dans l'assiette est primordial. Alors les suédois qui ont bien bossé leurs cours de Heavy Metal (*****) ne vont pas se priver pour nous rajouter quelques précieuses secondes bien senties entre les couplets et les refrains comme l'on rajouterait du sucre dans un médicament amer pour faire passer la pilule, aussi grosse soit-elle. Chapeau !

"The Art Of War", c'est le vieux nounours qui traine dans le fond de ta chambre depuis des lustres : tu sais qu'il est décousu, un peu bancal, il pue le renfermé et tu vois bien qu'il a pas la gueule des ours en peluche tous beaux tous neufs des magasins... Mais rien à faire, dès que tu le regardes, tu es envahi par des émotions uniques. Y'a des albums, on sait pas trop pourquoi, mais on les aime.

(*) Je suis pas fier.
(**) Un peu de pub pour ma belle région ne peut pas faire de mal :)
(***) C'est vraiment méchant.
(****) Qui a dit simpliste ?
(*****) Héhé, ce sont des fans avant tout. Un petit passage sur leur discographie bourrée de clins d’œil vous confirmera vite mes dires.


Album coup de coeur !

LINE UP :

Joakim Bróden : Chant
Pär Sundström : Basse
Oskar Montelius : Guitare
Rikard Sundén : Guitare
Daniel Mullback : Batterie
Daniel Mÿhr : Claviers

TRACKLISTING :

1. Sun Tzu Says
2. Ghost Division
3. The Art Of War
4. 40:1
5. Unbreakable
6. The Nature Of Warfare
7. Cliffs Of Gallipoli
8. Talvisota
9. Panzerkampf
10. Union (Slopes Of St. Benedict)
11. The Price Of A Mile
12. Firestorm
13. A Secret

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