ÖXXÖ XÖÖX - Rëvëurt (2011)
ÖXXÖ XÖÖX "Rëvëurt" (2011)
Style : Avant-garde / Electro - Dööm Metal et des tas d'autres styles que si je cite tout ça va ressembler au catalogue Holy Records
Nationalité : France
La première fois que l'on m'a demandé si j'avais du ÖXXÖ XÖÖX chez moi, j'ai répondu que non j'en avais pas, mais que j'avais déjà des étagères BENNO et un cadre de lit OPPDAL. Pas de bol, ÖXXÖ XÖÖX c'est un groupe, français de surcroit, pas du tout un meuble IKEA et j'suis accessoirement passé pour un con. Tous les noms possibles ont été pris pour avoir choisi ce blaze digne d'une partie de morpion ? Du coup, kit à passer pour un con (meuble, kit, t'as compris ? Nan mais ahahah quoi), j'ai commandé sur le Bandcamp du groupe le premier disque de la jeune formation, histoire de me culturer un p'tit peu. "Rëvëurt", comme le magnifique "Cybion" de KALISIA, est chanté dans une langue montée de toutes pièces (ahahah), faudra donc pas s'étonner si on pige pas tout. Dans cette langue "inventée", ÖXXÖ XÖÖX désignerait un 69. Je soupçonne les membres d'être surtout des gros geeks, 6 et 9 en langage binaire donnent O11O 1OO1, mais passons. Pas de photos de 69 dans le livret (grosse déception) mais un artwork éthéré et original, très prometteur quant aux qualités artistiques des protagonistes. A peine le bouton "play" enfoncé, une étonnante impression d'étreinte musicale t'envahit, comme si le son particulièrement ample du groupe t'avalait tout entier. Le chant déclamé, plaintif et pénétrant, tel un mix parfait entre les sanglots de MISANTHROPE et le timbre grave de TYPE O NEGATIVE (Bah oui, qu'est-ce que tu veux, c'est des références de métalleux), te plonge dans une autre dimension. Cette douce sensation, je la connais... ces voix fantomatiques, ces touches psychélectro... Oui, c'est la même qui m'avait submergé à l'écoute du "Blood Inside" d'ULVER ! En disant ça, je dois en faire éjaculer pas mal dans les chaumières mais c'est un fait, la similitude avec le joyau du géant norvégien est frappante. Blindé d'ambiances tour à tour pesantes ou aériennes et de compositions à tiroirs (ahahah, euh bon OK j'arrête avec les blagues sur le mobilier), le disque impressionne par son envergure et sa qualité. Qui peut se targuer d'avoir réussi à instaurer une atmosphère aussi prenante dès le premier essai ? Plus d'autres possibilités pour l'auditeur happé que de vivre pleinement l'aventure "Rëvëurt", dans sa globalité, en essayant tant bien que mal de se raccrocher au moindre son vaguement familier. Sauf que rien n'est familier ici, que toutes les pistes se ressemblent jusqu'à former un tout compact et que tout est fait pour te faire perdre pied ! Un coup d'oeil au line-up d'ÖXXÖ XÖÖX suffit pour comprendre que l'influence des travaux apocalyptiques - y'a pas d'autres mots - d'IGORRR ne doit pas être loin. Hurlements de déments, nappes de violons enveloppantes, choeurs sépulcrales (sépulcraux ? c'est comme un chacal des chacaux ou pas ?) et boite à rythme versatile, c'est comme si tout une région vierge se tenait devant moi, grand ouverte, attendant d'être explorée. La salope. La question maintenant pour les 1000 euros, c'est : qu'est-ce que c'est que ce truc ? Y'a du Black, du Goth, du Prog (l'archétype couplet-refrain étant totalement absent ici et les titres suivant tous une certaine progession, je me permets) du Doom, de l'Electro... J'ai demandé ce qu'il en pensait à Michel Fugain, il m'a répondu "Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu". Moi c'est pareil. Alors on dira juste que "Rëvëurt" est passionnant, et ça suffira largement.
LINE UP :
Laurent Lunoir : Tout, Chant
Igorrr : Programmation & Travail de studio
Laure Le Prunenec : Chant, Piano
TRACKLISTING :
1. Ägörth
2. Tërëä
3. Ämä
4. Ctënöphörä
5. Yüm
6. Nöc säë
7. Lïnï
8. Dör
9. Sülï